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Le Zaô-dô (hall principal)
Le bâtiment principal du Kinpusen-ji, le Zaô-dô, a été classé trésor national. Il abrite trois immenses statues de Zaô Gongen (le principal objet de culte du shugendô), qui ne sont exposées au public qu'occasionnellement. Les visiteurs découvriront de nombreux autres trésors dans ce hall impressionnant, le deuxième plus grand bâtiment traditionnel en bois du Japon, après le hall du Grand Bouddha du Tôdai-ji à Nara.
La plupart des colonnes massives qui soutiennent le hall ne sont pas peintes et montrent encore les nœuds et le grain naturels du bois, notamment celui de pin et de cèdre.
Selon la légende, le fondateur du shugendô En no Gyôja (634-701) aurait établi le temple à cet endroit au cours du VIIe siècle. Au fil du temps, le Zaô-dô a brûlé à plusieurs reprises. Le bâtiment actuel est néanmoins assez ancien, puisqu'il date de 1592.
Les prêtres bouddhistes organisent chaque jour un rituel du feu, connu sous le nom de goma, au cours duquel des plaques votives en bois (gomaki) sont brûlées à l'intérieur du hall. Ce rituel a lieu chaque matin et est accessible au public. -
La Niô-mon et les statues de Niô
La porte du temple, appelée Niô-mon, est une imposante structure comprenant un étage. Elle fait plus de 20 mètres de haut et est orientée vers le nord. Ce trésor national date de la période troublée de Nanboku-chô (1336-1392) et est l'une des rares portes à étage d’origine encore debout au Japon. C'est la seule entrée principale qui subsiste au Kinpusen-ji, puisque la Niten-mon, orientée vers le sud, a brûlé.
Les statues qui la gardent, les Niô (également appelées Kongô Rikishi), sont hautes de 5 mètres et situées sur ses côtés. Datant du XIVe siècle, elles ont été classées biens culturels importants.Actuellement, et pour la première fois depuis les années 1950, la Niô-mon fait l'objet de travaux de préservation, et pourrait rester couverte jusqu'en 2030. -
La Niten-mon
La Niten-mon était autrefois la porte sud principale du Kinpusen-ji, mais elle fut détruite par un incendie en 1341 et n'a jamais été reconstruite depuis. Les documents historiques disponibles la décrivent comme une porte à étage, peinte en rouge avec un toit en tuiles. Elle est associée à l’histoire héroïque de Murakami Yoshiteru, fidèle serviteur du prince Morinaga (1308–1335).
Au Japon, au XIIe siècle, le pouvoir passa aux mains de la classe guerrière, mais au début du XIVe siècle, l’empereur Go-Daigo tenta de le rendre à la cour impériale. Pour soutenir cet effort, son fils le prince Morinaga et ses fidèles se déguisèrent en yamabushi (ascètes montagnards adeptes du shugendô) et se rendirent au mont Yoshino pour affronter les forces du régime guerrier.
Il ne fallut cependant pas longtemps avant que les troupes du prince ne soient surpassées en nombre par celles de l’ennemi, et face à une défaite certaine, il se résigna à se donner la mort. Toutefois, parmi ses fidèles se trouvait Murakami Yoshiteru, renommé pour sa loyauté. Murakami monta à l’étage de la Niten-mon, se vêtit comme le prince et commit un suicide rituel devant l’ennemi. La distraction permit à Morinaga et au reste de ses fidèles de s’échapper et d’atteindre le mont Kôya. L’acte héroïque et sacrificiel de Murakami est encore admiré et raconté de nos jours, et une colonne de pierre lui rend hommage à côté de l’endroit où se dressait autrefois la porte. -
Kannon-dô
L'image principale du hall est une statue debout du Kannon à onze visages.
On pense que la salle a été construite aux alentours de l’époque Nanboku-chô (1336-1392) et l’époque de Muromachi (1336-1573).
Selon la légende, l'image principale, ou la statue debout du Kannon à onze visages, a été créée pendant l’époque Nanboku-chô, et les statues debout des disciples de Bouddha, Ananda et Kashyapa, situées sur le côté du hall, se trouvaient auparavant au temple Sesonji, qui est actuellement désaffecté. -
L’Aizen-dô
Ce petit hall a été construit en 1770 et contenait à l'origine une collection d'écritures bouddhiques. En 1983, il a été rebaptisé Aizen-dô, car il abrite désormais la statue d'un Aizen Myô-ô assis. La statue date des années 1870 et était autrefois vénérée dans un autre temple, le Anzen-ji, aujourd'hui abandonné.
Aizen Myô-ô est une divinité bouddhiste protectrice, dont le rôle est de sublimer et transformer les passions terrestres des êtres humains en un état d'illumination. On s’adresse à lui pour la réalisation de l’amour romantique, mais également pour les connexions entre les gens, et même les choses.
Chaque année, le 27 novembre, un rituel du feu nommé gomataki est effectué devant l’Aizen Myô-ô. Les croyants écrivent leurs souhaits et leurs espoirs sur des plaques votives en bois appelées gomaki, qui sont ensuite brûlées en face de l'autel. -
Les quatre cerisiers du Kinpusen-ji
Depuis l’époque de Heian (794-1185), le mont Yoshino est une destination appréciée pour admirer la floraison des cerisiers, et l'on trouve de nombreux arbres à fleurs blanches dans l'enceinte du Kinpusen-ji.
La zone clôturée devant l'entrée du Zaô-dô (hall principal) compte quatre arbres particulièrement importants. Lors des escarmouches entre les forces loyales à l'empereur et l'armée du shogunat en 1333, on pense que le prince Morinaga (1308-1335) y tint son dernier banquet juste avant que son palais ne tombe sous les coups de l'armée ennemie, forte de 60 000 hommes. Ces arbres sont un hommage approprié au prince et à sa triste histoire. -
Le Honchi-dô
Ce bâtiment moderne est dissimulé derrière le Zaô-dô, le hall principal du temple. Il a été construit en 2000 pour célébrer le 1300e anniversaire de la mort du fondateur du shugendô, En no Gyôja (634-701).
Parmi les figures bouddhistes abritées dans le hall, on trouve une triade de bouddhas : un Shaka Nyorai et deux bodhisattvas, Kannon aux mille bras et Miroku (Maitreya), Bouddha du futur. Ce sont les trois divinités qui sont apparues à En no Gyôja sous la forme de Zaô Gongen, dont les représentations sont vénérées dans le Zaô-dô. On y trouve également une statue d'En no Gyôja, accompagné de Zenki et Goki, deux démons qu'il a apprivoisés lors de son entraînement dans les montagnes d'Ikoma. -
Le Shôrô-dô (campanile)
La date de la construction d’origine de ce campanile est inconnue, et la tour a été incendiée et reconstruite plusieurs fois au cours des siècles. La structure actuelle a subi d'importantes réparations en 1999, après avoir été renversée par un typhon l'année précédente.
Depuis l’époque d’Edo (1603-1868), les cloches sonnent trois fois par jour pour annoncer l'heure et le début des services commémoratifs. -
Le Honbô
Le Honbô est situé au nord-ouest du Zaô-dô, le hall principal. La structure actuelle date de 1924. Pendant plusieurs décennies, il a abrité les bureaux de l'administration du temple et a servi de lieu d'accueil aux invités d'honneur.
Le bâtiment, également appelé Chisenkaku, est un exemple exceptionnel d’architecture japonaise moderne. -
Le Nanchô Myohôden
Le temple a construit ce bâtiment en 1958 sur l'ancien site du Palais Impérial Sud de Yoshino. Il a été bâti pour apaiser les âmes des quatre empereurs qui ont vécu à Yoshino, et celles de leurs serviteurs, qui ont perdu la vie pendant la période agitée du Nanboku-chô (1336–1392), ainsi que pour les morts de la Seconde Guerre mondiale. Chaque année, le 15 octobre, un service commémoratif est organisé pour honorer les âmes des empereurs.
Le principal objet de culte de ce pavillon est une statue de Shaka Nyorai, le Bouddha historique, qui était autrefois vénérée au Jitsujô-ji, où résidait l'empereur de l'époque. -
Le Busshari hôden (le hall des reliques du Bouddha)
Ce bâtiment a été construit pour abriter un fragment d'os du Bouddha. En 1967, le Kinpusen-ji est devenu le premier temple au Japon à recevoir officiellement l'une de ces reliques sacrées, offerte par le gouvernement indien.
Ce grand honneur a été accordé au temple car l'une des manifestations de Zaô Gongen, qui était apparu au fondateur du shugendô En no Gyôja (634–701), était le Bouddha. -
La statue en cuivre d'En no Gyôja
Cette statue en pied a été créée en 1951, pour le 1250e anniversaire de la mort d'En no Gyôja. C’est une représentation inhabituelle du fondateur du shugendô. Alors que la plupart des sculptures le montrent assis sur un rocher, l’air puissant, il est ici représenté debout et regardant droit devant lui.
Selon le recueil Nihon ryôiki, En no Gyôja est né en 634 dans la région de Gose à Nara. Dès l’enfance, il est fasciné par les montagnes et commence à s'entraîner sur les pentes forestières du mont Katsuragi. Se consacrant à l’ascétisme, il a passé sa vie à voyager, à gravir des montagnes sacrées et à établir des sanctuaires dédiés au shugendô dans tout le pays. Parmi ces sanctuaires figurent le Kinpusen-ji, ou encore le Ominesan-ji sur le mont Omine.
Il existe de nombreuses légendes sur En no Gyôja. L'une d'elles le représente assis avec sa mère dans un bol d’aumône en fer, qu'il place sur un nuage de cinq couleurs avant de monter avec elle vers les cieux. Une autre raconte comment il a capturé et apprivoisé Zenki et Goki, deux démons (oni) qui l'ont par la suite servi et lui ont obéi. Dans la plupart des représentations, il est encadré par ces deux oni. -
Le Nôten Daijin Ryûô-in
Ce temple se trouve au-dessus d'une rivière impétueuse, au creux d'une vallée profonde. On y accède en descendant un long escalier de pierre bordé de lanternes depuis le Kinpusen-ji.
Selon la légende, lorsque le grand prêtre du Kinpusen-ji commença à construire un dojo d'entraînement à cet endroit, il tomba sur un serpent mort, la tête fendue. Pris de compassion pour cette créature, il récita un sutra et l'enterra respectueusement. Par la suite, le serpent lui apparut à plusieurs reprises dans ses rêves, le remerciant pour son geste. Le prêtre finit par comprendre que le serpent était une manifestation de Zaô Gongen, vénéré dans le hall principal du Kinpusen-ji, le Zaô-dô.
Le temple porte le nom de Nôten Daijin, le protecteur de tout ce qui touche à la tête et au cerveau, siège de toute la pensée humaine. De nombreux visiteurs viennent prier pour obtenir un soulagement de leurs maux de tête et d'autres troubles liés à cette partie du corps, tandis que les étudiants viennent prier pour leur réussite dans les études. Le temple organise même des séances de prières spéciales de la mi-janvier à fin février pour les étudiants qui préparent des examens d'entrée. Le bâtiment actuel date de 1951. -
Le Kane no Torii
Le Kane no Torii se situe à environ 200 mètres au nord de la Niô-mon.
Ce torii en cuivre est le premier de quatre portiques, tous importants, que les adeptes du shugendô doivent franchir lorsqu'ils cherchent l'illumination sur le chemin difficile menant au mont Sanjôgatake.
Il s’appelle hosshin-mon, ou « porte de l’éveil spirituel ». Passer à travers ces portes marque le début de l’entraînement pour les ascètes.
Bien que les toriis soient généralement associés aux sanctuaires shintoïstes, les piliers de celui-ci reposent sur deux socles en forme de lotus, indiquant qu'il appartient à un temple bouddhiste.
Selon la légende, le portique d’origine aurait été fabriqué avec les restes du cuivre utilisé pour façonner le Grand Bouddha du Tôdai-ji, à Nara. Le torii actuel est une reconstruction datant de l’époque de Muromachi (1336–1573).
est la position où vous lisez le signe.